Le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale est maintenant terminé, mais les documents continueront d’être conservés dans les Archives et accessibles aux générations actuelles et futures qui veulent en savoir plus sur cette époque. Ce blogue continuera aussi de faire partie de notre site Web en tant que ressource supplémentaire.

Août 2017 :

Le 28 Août 2017

En attendant la conscription : « …there will be lots of time yet for soldiering »

Même si beaucoup d'hommes se sont engagés rapidement en 1914, ce ne fut pas la réaction de tout le monde au déclenchement de la Première Guerre mondiale. En avril 1915, Gordon McKittrick a quitté son foyer à Thornbury, en Ontario, non pas pour se rendre outre-mer mais pour exercer le métier de caissier à une succursale de la Bank of Toronto située à Cardinal (Ontario). Jeune homme de 18 ans, Gordon a fait de nouvelles connaissances et exploré les environs, et il s'est plu à faire des randonnées cyclistes ainsi que du camping.

Plus tard au cours de l'année 1915, Godron a déménagé vers l'ouest pour travailler à une autre succursale de la banque située à Benito, au Manitoba. Dans ses lettres à ses parents et à son frère, il décrivait son emploi, ses nouveaux amis, et sa participation à des activités sportives et communautaires ainsi qu'à celles de son église. Il fit parfois quelques commentaires au sujet de la Grande Guerre et de son appui à l'effort de guerre.

lettre avec 4 pages de Gordon McKittrick à ses parents
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Letter from Gordon McKittrick to his parents in which he talks about conscripton, 25 September 1917. Archives of Manitoba, Gordon and Kate McKittrick fonds, Letters, 1917, P7445/3.

En 1916, il écrivit ceci à ses parents :

« I sometimes wish that I had left the Bank business before now and got into something that was a little more interesting to work at all my life, but I guess I will have to keep shoving the pen and be thankful that I don't have to go to war. »

Et lorsqu'il apprit que plusieurs de ses amis d'enfance s'étaient engagés en 1917, il écrivit :

« I guess if I had have been home I would be going too. It would be pretty hard to see the other lads all going and me staying at home. However I guess there will be lots of time yet for soldiering. »

À l'été 2017, McKittrick maria Kate Whately à Thornbury (Ontario), et elle revint vivre avec lui à Benito. Gordon et Kate écrivirent tous deux des lettres aux parents de Gordon et à son frère où ils décrivaient leur nouvelle vie commune et exprimaient leur crainte que la conscription vienne l'interrompre. Lorsque la Loi du Service Militaire fut adoptée le 29 août 1917, Gordon, tout comme un grand nombre de Canadiens, se demanda si elle serait effectivement promulguée. Dans une lettre à ses parents le 25 septembre 1917, Gordon écrivit ceci :

« The war question is looking rather black again and it looks as though conscription was coming right along. We had a circular from H. Q. today instructing us to be examined at the medical boards as soon as possible. They make out however that they are arranging with the government to keep all their senior men and managers, so I guess I will be about as safe in the Bank as anywhere else, so I guess there's nothing to do but sit still and wait for things to take their own course. »

En fin de compte, McKittrick fut recruté, mais il fut exempté du service militaire après avoir porté appel. Cependant, cette exemption fut subséquemment annulée et, au printemps 2018, Gordon et Kate retournèrent à Thornbury où il rejoignit le 1st Central Ontario Regiment.

Conseil de recherche : Cherchez « Gordon McKittrick » dans la base de données Keystone pour plus de renseignements à propos de ces documents.

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Le 21 Août 2017

Comment se défaire de documents secrets –  Le navire S.S. Baysoto et le capitaine Kirby

Société filiale de la Hudson's Bay Company, la Bay Steamship Company avait été créée en 1916 avec comme objectif la constitution d'une marine marchande en mesure de fournir l'approvisionnement en marchandises requis pendant la Première Guerre mondiale.

Le 6 août 1917 vers 8h30, un navire de la Bay Steamship Company, le S.S. Baysoto, fut torpillé par le sous-marin allemand UC-42 à 37 milles (60 kilomètres) d'Aberdeen, en Écosse. L'équipage et le capitaine furent secourus dans la mer du Nord. Le 10 août, l'Amirauté britannique envoya un télégramme à la Bay Steamship Company pour les informer du sort du Baysoto.

télégramme : “Confidential your (Baysoto) believed blown up aug 6th North Sea crew rescued”
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Hudson’s Bay Company Archives, Archives of Manitoba,
Bay Steamship Company, Admiralty telegram to Bay Steamship Company,
10 August 1917
, H2-171-1-7 file 3
une lettre de l'Amirauté : “Sir, I am commanded by My Lords Commissioners of the Admiralty to acquaint you that a box containing the Confidential Books supplied to S.S. ‘Baysoto’ was found floating in the sea on 14th August. 1. I am to request to you that you will call upon the Master of the S.S. ‘Baysoto’ for his explanation for not properly disposing of the secret documents as laid down in Section 4. of ‘War Instructions for British Merchant Vessels,’ that is to say, either by throwing them overboard in a weighted bag, or by ensuring that the box in which they were contained was so weighted that it would sink.”
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Hudson’s Bay Company Archives,
Archives of Manitoba,
Admiralty to Bay Steamship Company,
9 Sept. 1917
, H2-171-1-7 file 3
lettre avec 2 pages de capitaine Kirby à Bay Steamship Company
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Hudson’s Bay Company Archives,
Archives of Manitoba,
Captain Kirby to Bay Steamship Company,
13 Sept. 1917
, RG4/5/278
une lettre de l'Amirauté : “Sir, I am commanded by My Lords Commissioners of the Admiralty to acknowledge the reciept of your communication of 14th Sepetember, forwarding the Captain's statement regarding the finding of the S.S. ‘Baysoto's’ Confidential Books. I am to acquaint you that it is considered that the Captain was not sufficiently careful in this matter, and I am to request that you will be good enough to inform him of this.”
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Hudson’s Bay Company Archives, Archives of Manitoba, Admiralty to Bay Steamship Company, 30 Sept. 1917, H2-171-1-7 file 3

Un mois plus tard, la Bay Steamship Company recevait une lettre de l'Amirauté, lui demandant d'obtenir du capitaine du navire qu'il explique pourquoi les livres confidentiels du Baysoto n'avaient pas été détruits. Selon cette lettre, les livres du navire avaient été retrouvés, flottant dans la mer, le 14 août.

Selon le protocole à suivre en temps de guerre, on aurait dû se défaire de ces documents secrets de la façon suivante : « throwing them overboard in a weighted bag or by ensuring that the box in which they were contained was so weighted that it would sink. »

Quatre jours plus tard, le capitaine A.S. Kirby répondit dans une courte lettrre de deux pages où il décrivait ce dont il se souvenait de l'attaque. Il expliqua qu'après le torpillage, il s'était rendu à son bureau, s'était emparé de ce qu'il croyait être les livres confidentiels et avait jeté le tout par-dessus bord.

Essayant d'expliquer ce qui s'était passé, Kirby écrivit ce qui suit :

« Shortly before being torpedoed I was using these books, when I was called on deck. I put the books in my book case and went on deck, and was torpedoed before going below again. In the hurry I may possibly have taken out the wrong books, but previous to getting your communication this morning I never thought of this. »

La réponse de Kirby fut jugée satisfaisante et, le 30 septembre, l'Amirauté envoya une nouvelle lettre demandant à la Bay Steamship Company de donner instruction au capitaine Kirby d'exercer plus de prudence la prochaine fois qu'il aurait à détruire des documents secrets. L'Amirauté envoya une lettre similaire presque deux mois plus tard afin de s'assurer que son message avait bien été reçu.

Conseil de recherche : Une description des archives se rapportant à la Bay Steamship Company sera bientôt ajoutée à la base de donnée Keystone.

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Le 14 Août 2017

Plus près du champ de bataille : Le lieutenant-colonel R.M. Dennistoun, juge-avocal général adjoint, en France

Le blogue du 8 août 2017 met en vedette R. M. Dennistoun et les inscriptions dans son journal rédigées dans la sécurité de Londres [lien]. Toutefois, en septembre 2017, Denniston s'est retrouvé beaucoup plus près de l'action lorsqu'il s'est rendu en France pour le compte de l'armée. Il fait mention d'explosions d'obus, de bombardements et de combats aériens, très près de lui dans certains cas.

Dennistoun le 3 septembre entrée journal
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Archives of Manitoba, Robert Maxwell Dennistoun family fonds, Diary (volume 8) – London, England 20 March 1917 – 30 April 1918, P7905/8.

Le 3 septembre, il relate ce qui suit :

« while I was dressing this morning heavy long range shells began coming over my billet. One hit a house at the corner near me and demolished it. Casualties unknown. »

Alors qu'il était en France, Denniston a eu l'occasion de voir la crête de Vimy; il décrit des abris anti-mitrailleuses de 60 pieds (18 mètres) de profondeur ainsi que des tunnels dont la longueur atteignait 600 verges (639 mètres).

« The front line here is most extraordinary and cannot be described. »

Dennistoun a également fait plusieurs promenades à cheval et a déjeuné et dîné avec différents dignitaires, dont des membres de la famille royale de France. Ce n'est pas là une expérience fréquente des Manitobains en France à l'époque!

Après la guerre, R.M. Dennistoun fut nommé juge de la Cour d'appel du Manitoba. Il y siégea pendant 28 ans, jusqu'au moment de sa retraite en 1946. Il était bien respecté et l'on se souvient de lui encore aujourd'hui, en premier lieu, possiblement, en rapport à sa première résidence à Winnipeg, récemment démolie malgré l'opposition de la communauté de préservation du patrimoine. Denniston a tenu son journal du début de la Grande Guerre jusqu'à peu de temps avant son décès en 1952.

Les documents relatifs à R.M. Dennistoun aux Archives du Manitoba ont fait l'objet récemment d'une production de CNN/HLN où l'on explorait la généalogie de quelques-uns des animateurs. Ashleigh Banfield, une analyste à CNN, est l'arrière-petite-fille de Robert Maxwell Dennistoun.

Conseil de recherche : Cherchez « Dennistoun » dans la banque de données Keystone pour en savoir plus sur Robert Maxwell Dennistoun et les journaux qu'il a tenus pendant la Première Guerre mondiale.

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Le 8 Août 2017

Un point de vue différent – Lieutenant-colonel R. M. Dennistoun, juge-avocat général adjoint, Quartier général du Corps expéditionnaire canadien, Londres

Un grand nombre des documents de la Première Guerre mondiale conservés aux Archives du Manitoba sont des lettres et des journaux rédigés par des jeunes hommes du Manitoba qui se sont engagés dans le Corps expéditionnaire canadien, qui ont reçu leur entraînement dans des camps militaires en Angleterre et qui ont combattu dans les tranchées de la France et de la Belgique. Ils venaient à peine de terminer l'école ou d'entreprendre une carrière, ils étaient célibataires et n'avaient nulle personne à charge. Bien que différents les uns des autres, leurs textes présentent néanmoins des points de vue similaires sur ce qu'ont vécu les soldats du Canada lors de la Première Guerre mondiale.

Les documents de Robert Maxwell Dennistoun, quant à eux, offrent un point de vue différent de la Grande Guerre. Dennistoun avait 49 ans quand il s'est engagé. C'était un avocat qui avait quitté l'Ontario pour s'installer à Winnipeg en 1907. Il avait d'abord reçu une commission militaire à titre de capitaine dans le Fort Garry Horse; à la dissolution de ce régiment, il revint au Canada pour lever le 53rd Battalion. En 1917, il fut nommé juge-avocat général adjoint, assigné au quartier général du Corps expéditionnaire canadien, à Londres. Il avait une femme et cinq enfants. Ses deux fils aînés s'étaient également engagés et ont servi en France. Son fils Jack est mort au combat, abattu derrière les lignes ennemies en 1916. Son épouse Mildred et leurs deux jeunes filles vinrent le rejoindre en Angleterre et y demeurèrent jusqu'à la fin de la guerre.

Dennistoun a tenu un journal pendant toute la durée de la guerre, dont les divers volumes renferment principalement des résumés des opérations militaires, des soldats ennemis faits prisonniers, des pertes subies et des victoires obtenues, le tout vu à distance et dans la sécurité relative de Londres. Il mentionne également des pertes de nature plus personnelle, comme la mort de son fils et les décès et blessures d'autres personnes de sa parenté ou de sa connaissance.

Photo du le journal de Dennistoun
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Photo du le journal de Dennistoun
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Archives of Manitoba, Robert Maxwell Dennistoun family fonds, Diary (volume 8) - London, England 20 March 1917 - 30 April 1918, P7905/8.

Conseil de recherche : Cherchez « Dennistoun » dans la banque de données Keystone pour en savoir plus sur Robert Maxwell Dennistoun et les journaux qu'il a tenus pendant la Première Guerre mondiale.

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